Soyons honnête, nous savons tous - les protagonistes du marketing plus encore que les consommateurs - que la publicité est intrinsèquement mensongère ou, à minima, en décalage complet avec son audience.
Lorsqu'une marque financière (banque, assurance) vante à la télévision les mérites de son service client ou les meilleures performances de ses produits vis à vis de ses concurrents, notre sentiment en tant que téléspectateur est en effet souvent le même : "elle ne cherche qu'à se faire plus d'argent". C'est la base de ce décalage éthique entre la publicité et les consommateurs, dont 61% jugent les marques trop intrusives : d'un côté, un marketing qui s'efforce de promouvoir des valeurs, des émotions, des expériences ; de l'autre des individus qui comprennent qu'en temps de crise, plus encore que d'habitude, le nerf de la guerre est pour les annonceurs les ventes, le chiffre d'affaire et finalement le profit. Mon but ici n'est pas de critiquer à tout prix la publicité, nécessaire à la bonne marche d'un système économique, mais de comprendre comment un phénomène de ras-le-bol peut se transformer en mécanisme de transition.
[frame src="http://betweenthelines.fr/wp-content/uploads/2015/09/19283707749_57b89aa13c_m.jpg" link="https://www.flickr.com/photos/132604339@N03/19283707749/in/photolist-vo33tP-dDBfUP-41ZLnx-e3tpK2-e1LKVj-bHWcop-e1HpQq-49Qom8-jJgSP-c1gZKo-n33SJ4-n2UmHv-8k3L3u-9bQnK2-8k47tJ-dXZXft-e1EPSV-6XFFqY-bBXZZQ-e3z2Af-8ioQGf-qFXPTA-qJ5Wyt-qnLZQn-pMfuBb-e1FY7m-jJgSS-e3tjUp-qrGaTq-pMfvoG-oE6Duz-6fWsY9-dRgyWX-dmiyr7-dmixW9-dmiyaE-qrGbLh-qJ5Yci-qJfwU8-5ZA7hc-qFXYmY-aBJd4R-qrQ3jD-bzDSxk-5nX5sP-b3bN2D-aXx1TK-7mC7jT-56zwBZ-jJgSR" target="_self" width="250" height="250" alt="Transition vers le marketing de contenus" align="left" prettyphoto="true"]Las, le consommateur ne veut plus voir s'afficher de bêtes sourires de familles idéales, où têtes blondes, brus et gendres idéaux se réunissent autour du modèle dernier cri de tondeuse à gazon électrique avec un sourire béat. Ce point de saturation désormais atteint (plus encore dans les pays anglo-saxons, où la pression marketing est plus forte qu'en France) peut s'avérer une formidable opportunité pour les publicitaires, qui doivent comprendre que d'autres alternatives marketing sont possibles afin de conquérir des parts de marché sur le terrain des consommateurs actifs (ceux qui lisent, surfent, cliquent et s'informent) plutôt que des audiences traditionnelles (TV, radio, presse). Si le spot TV demeure une arme intéressante pour les publicitaires, il n'est plus qu'un complément dans une stratégie de contenus plus globale.
C'est là où le marketing de contenus peut constituer une nouvelle approche, bien moins agressive pour le consommateur et plus en phase avec ses besoins. L'article de fond, le tutoriel, les secrets de fabrication détaillés dans une vidéo, les livres blancs permettent une interaction avec le client final de la marque sans lui donner l'impression d'un "brainwash" axé sur l'acte d'achat. Car ce dernier n'a plus besoin (ni envie) de connaître les valeurs d'un groupe ou l'expérience vécues via une marque : il veut connaître les caractéristiques et les performances du produit qu'il souhaite acquérir, et sait qu'internet peut lui fournir ces informations. A l'entreprise de reprendre la main sur ces renseignements, car ce sont autrement les communautés qui se chargeront d'émettre ces informations. La marque doit dorénavant produire des contenus suffisamment pertinents pour promouvoir son offre en en détaillant ses caractéristiques, et si possible se placer également sur un Content Marketing alternatif de qualité, amenant une valeur ajoutée notamment sur l'utilisation des produits.
Ainsi, lorsqu'une enseigne de jardinage produit des vidéos/tutoriels expliquant la meilleure manière de faire pousser des carottes (saison, arrosage, entretien), elle apparaît aux yeux de ses clients - et à mon sens à juste titre - plus en phase avec son image qu'à travers un spot TV où trois beaux enfants blonds parfaitement fagotés regardent leur superbe maman (blonde, elle aussi), debout dans le potager, expliquer que la promotion de 20% sur les binettes "Bonne Pioche" se terminera à la fin du mois (mais que vous pouvez en profiter désormais le dimanche, puisque les magasins de bricolage sont ouverts de 9h à 20h).
C'est aussi la raison qui m'a fait choisir le SEO et le marketing de contenus. A mon sens, référencer un site correspond à une démarche de marketing active, puisque l'utilisateur va de lui même rechercher un produit, une information ou poser une question sur un sujet bien précis. A l'origine, son besoin existe et sa requête correspond à une démarche volontaire : tout l'inverse d'une publicité télévisée où le marketing créé le besoin, si possible à grand renfort de répétition d'information (souvenez-vous : "Mercurochrome, le pansement des héros !" ; "Mercurochrome, le pansement des héros !" ; "Mercurochrome, le pansement des héros !"). C'est ce que va permettre le web et les NTIC, à plus grande échelle : même si la publicité restera intrusive, elle saura d'autant plus ciblée qu'elle pourra connaître (et connaît d'ailleurs déjà) les besoins et les centres d'intérêts des utilisateurs, et leur faire parvenir des annonces plus en adéquation avec leur profil. Et pour ceux qui ne le supporteraient encore pas, il reste toujours des solutions miracles...
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